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Bienvenue sur l’Iditarod 2010 !


Les premières équipes ne se présentent pas encore sur la ligne de départ mais la compétition a déjà commencé. Pas besoin d’attendre le 06 mars prochain pour suivre les prouesses de certains des favoris de l’épreuve. La plupart des principaux concurrents de l’Iditarod ont d’ores et déjà participé à la Yukon Quest ou à la course en tandem de Denali.

Nombre d’équipages qui participeront à l’Iditarod 2010 se sont mesurés ces derniers jours sur la Yukon Quest : l’infortuné Gerry Willomitzer, mais aussi Sonny Lindner, Zack Steer, Ken Anderson, Hugh Neff, le vainqueur de la course, Hans Gatt et l’actuel détenteur du titre sur l'iditarod, Lance Mackey. Certaines équipes, parmi les meilleures du monde, participeront cette année à l’Iditarod, ainsi qu’il en a été l’an dernier. Au-delà des informations sur l’état de préparation des différents chenils, la Yukon Quest 2010, certainement l’une des plus palpitantes de son histoire, a donné un premier sentiment sur ce que sera l’Iditarod dans quelques semaines.

Dans les attelages les plus performants sur la Yukon Quest figuraient cette année ceux de Hans Gatt, Lance Mackey, Hugh Neff, Zack Steer, Ken Anderson et Sonny Lindner. Ce n’est pas un hasard si ceux-ci se sont révélés les meilleurs sur l’Iditarod les années passées.

Bien qu’il y ait eut des arriérés de quelques équipes concourrant la même année à la fois sur la Yukon Quest et sur l’Iditarod, les autres mushers ne commencèrent à considérer sérieusement cette double participation aux deux « courses aux 1 000 miles » - soit environ 1600 km chacune et avec des départs respectifs à un mois d’intervalle - que lorsque Lance Mackey remporta successivement les deux épreuves. Beaucoup pensent aujourd’hui que courir la Yukon Quest juste avant l’Iditarod prépare vraiment mieux à la fois les chiens et le musher à l’Iditarod, leur apportant plus de forces et d’endurance. Si l’exemple de Mackey devait servir de référence, il semblerait confirmer cette théorie.

Faisant suite au succès remporté par Mackey, Sebastian Schnuelle remporta la Yukon Quest 2009 puis termina second de l’édition de la même année de l’Iditarod. Il sera possible cette année encore de suivre les performances successives de certaines équipes sur l’Iditarod et de voir si cette stratégie leur réussit cette fois.

Cette semaine s’est également déroulée la course en tandem de Denali, cette course unique en son genre, mettant en piste deux mushers –et deux traineaux !- concourrant derrière le même attelage.

Parmi les concurrents figuraient cette année : Aliy Zirkle, Allen Moore, Michelle Phillips, Cym Smyth, Dallas Seavey, Jessie Royer, Jim Lanier, Dan Kaduce, Linwood Fiedler, Mitch Seavey, Paul Gebhardt, Sebastian Schnuelle, second de l’Iditarod 2009, ou encore Dean Osmar, un autre vainqueur de L’Iditarod ; tous donc habitués de l’Iditarod.

Pour ceux qui seraient nerveux au sujet de l’Iditarod 2010, de nombreuses courses préparatoires existent.

Celles-ci permettent de se forger une idée sur la montée en puissance des de l’épreuve de cette année.

Voici en guise de premiers repères les résultats de certaines courses qui se sont déroulées cette saison : John Baker a remporté la Kusko 300 et ainsi battu Martin Buser, Lance Mackey, Dallas Seavey et Paul Gebhardt. Jeff King a lui remporté la Tustumena 200, juste devant Cym Smith et Dee Dee Jonrowe, mais aussi Lance Mackey, Zack Steer et Ramey Smith.

Lorsque ces différentes équipes vont se retrouver confrontés dans quelques semaines sur les pistes de L’Iditarod, nul doute qu’une compétition acharnée et qu’un spectacle de grande qualité sera offert au public et aux passionnés.

Aucun attelage ne se présente sur la ligne de départ de l’Iditarod sans un entraînement conséquent et une préparation minutieuse. Les mushers se servent des courses préalables pour tester le terrain et le comportement de leurs chiens dessus, leur équipement ainsi que leur propre préparation. Ces participations constituent une part intégrante de leur programme d’entraînement. La course de l’Iditarod représente l’apogée dans l’univers des courses longue distance, une sorte de Superbowl pour chiens de traîneau. Tous ceux qui se sentent prêts pour l’édition 2010 de l’Iditarod, peuvent donc d’ores et déjà suivre les résultats de vos attelages favoris dans les compétitions évoquées plus haut.

Bienvenue sur l’Iditarod XXVIII (vingt-huitième du nom) et que la compétition commence !

Cet article est en majeure partie la traduction d'un article de Bruce Lee (le musher !) paru sur le site officiel de l'Iditarod, agrémenté de quelques menues remises à jour personnelles dues à l'arrivée de la Yukon Quest.

L'itinéraire

il s'agira cette année d'emprunter la route nord du parcours (en violet)

Les mushers inscrits à la course

par ordre de dossard (mis à jour le 05 mars 2010)


-Prénom Nom-, -sexe- Pays de résidence ; expérience
(1, à titre honorifique- Seybert- Orin - M- USA, Alaska- )
2- Linwood- Fiedler - M- USA, Alaska- Veteran
3- Cim- Smyth - M- USA, Alaska- Veteran
4- Wattie- McDonald - M- Royaume- Uni, Ecosse- Rookie
5- Zoya- DeNure - F- USA, Alaska- Veteran
6- Jessie- Royer - F- USA, Alaska- Veteran
7- Paul- Gebhardt - M- USA, Alaska- Veteran
8- John- Baker - M- USA, Alaska- Veteran
9- Ray- Redington Jr - M- USA, Alaska- Veteran
10- Justin- Savidis - M- USA, Alaska- Rookie
11- Blake- Freking - M- USA, Minnesota- Veteran
12- Matt- Hayashida - M- USA, Alaska- Veteran
13- Scott- White - M- USA, Washington- Rookie
14- Newton- Marshall - M- Jamaïque, - Rookie
15- Jeff- King - M- USA, Alaska- Veteran
16- William "Middie"- Johnson - M- USA, Alaska- Rookie
17- Pat- Moon - M- USA, Illinois- Rookie
18- Ross- Adam - M- CANADA, Alberta- Veteran
19- Mitch- Seavey - M- USA, Alaska- Veteran
20- Hans- Gatt - M- CANADA, Yukon- Veteran
21- Ramey- Smyth - M- USA, Alaska- Veteran
22- Jane- Faulkner - F- USA, Alaska- Rookie
23- Karin- Hendrickson - F- USA, Alaska- Veteran
24- Art- Church, Jr - M- USA, Alaska- Veteran
25- Ryan- Redington - M- USA, Alaska- Veteran
26- Tamara- Rose - F- USA, Alaska- Rookie
27- Warren- Palfrey - M- CANADA, Colombie Britannique- Veteran
28- Quinn- Iten - M- USA, Alaska- Rookie
29- Karen- Ramstead - F- CANADA, Alberta- Veteran
30- Michael- Suprenant - M- USA, Alaska- Veteran
31- DeeDee- Jonrowe - F- USA, Alaska- Veteran
32- Robert- Nelson - M- USA, Alaska- Veteran
33- Chris- Adkins - M- USA, Montana- Rookie
34- Kirk- Barnum - M- USA, Montana- Veteran
35- Sebastian- Schnuelle - M- CANADA, Yukon- Veteran
36- Michelle- Phillips - F- CANADA, Yukon- Rookie
37- Martin- Buser - M- USA, Alaska- Veteran
38- Kristy- Berington - F- USA, Alaska- Rookie
39- Cindy- Gallea - F- USA, Montana- Veteran
40- William- Pinkham - M- USA, Colorado- Veteran
41- Dallas- Seavey - M- USA, Alaska- Veteran
42- Sven- Haltmann - M- USA, Alaska- Veteran
43- Jim- Lanier - M- USA, Alaska- Veteran
44- Sonny- Lindner - M- USA, Alaska- Veteran
45- Hank- Debruin - M- CANADA, Ontario- Rookie
46- Kathleen- Frederick - F- USA, Alaska- Rookie
47- Zack- Steer - M- USA, Alaska- Veteran
48- Gerald- Sousa - M- USA, Alaska- Veteran
49- Lance- Mackey - M- USA, Alaska- Veteran
50- Aliy- Zirkle - F- USA, Alaska- Veteran
51- Ken- Anderson - M- USA, Alaska- Veteran
52- Dave- DeCaro - M- USA, Alaska- Rookie
53- Emil- Churchin - M- USA, Alaska- Rookie
54- Allen- Moore - M- USA, Alaska- Veteran
55- Gerry- Willomitzer - M- CANADA, Yukon- Veteran
56- Hugh- Neff - M- USA, Alaska- Veteran
57- Rick- Swenson - M- USA, Alaska- Veteran
58- Celeste- Davis - F- USA, Montana- Rookie
59- Michael- Williams, Jr. - M- USA, Alaska- Rookie
60- Trent- Herbst - M- USA, Idaho- Veteran
61- Colleen- Robertia - F- , Alaska- Rookie
62- Thomas- Lesatz - M- USA, Alaska- Veteran
63- Lachlan- Clarke - M- USA, Colorado- Veteran
64- Dan- Kaduce - M- USA, Alaska- Rookie
65- Bruce- Linton - M- USA, Alaska- Veteran
66- Sam- Deltour - M- Belgique, - Veteran
67- Peter- Kaiser - M- USA, Alaska- Rookie
68- Tom- Thurston - M- USA, Colorado- Veteran
69- John- Stewart - M- UK, Ecosse- Rookie
70- Billy- Snodgrass - M- USA, Wyoming- Veteran
71- Jason- Barron - M- USA, Montana- Veteran
72- Judy- Currier - F- USA, Alaska- Veteran


Ce qui donne, pour les aficionados des statistiques :

71 concurrents inscrits
55 mushers masculins
16 mushers féminins
59 mushers américains (dont 46 venant d’Alaska)
8 mushers canadiens
1 musher belge
2 mushers écossais
1 musher jamaïcain

49 vétérans et 22 Rookies

 

Le 19 février :

Il est temps que le spectacle commence.


Lance Mackey sur le podium en 2009


Elle s’appelle la dernière grande course pour une bonne raison. Des équipages d’athlètes humains et canins le long d’une piste de plus de 1 600 kilomètres et aussi vieille que le monde, et juste connue sous le nom d’ « Iditarod ». La 38° édition de l’Iditarod est composée d’un éventail d’équipes qui reflète de la réelle rusticité dont ceux-ci devront faire preuve pour relier Anchorage à Nome en Alaska. C’est un vaste pays. La pire des glace là-bas, combinée à un vent qui lui aussi vous glace juste jusqu’aux os, peut vous dérouter, vous et toute votre équipe, vers un chemin qui rappelle à tous ceux qui osent s’aventurer dans cette aventure que l’expression du courroux et de la fureur de Mère Nature est ne devraient jamais être pris à la légère. Les conséquences de tous les risques pris, si calculés soient-ils, peuvent aboutir à un véritable désastre ou peuvent littéralement vous conduire à la gloire et faire de vous une légende de l’Iditarod.

Demandez juste au triple champion de l’Iditarod Lance Mackey qui emmena son équipe de Takotna à Iditarod, laissant le reste des concurrents de 2009 sur place et des kilomètres derrière le leader, avec un équipe de 15 champions canins, finissant la course avec un air de pouvoir remettre ça pour une autre étape de 1 000 kilomètres. Pour Mackey, la décision de parier sur une étape est évidente.

« Les chiens étaient incroyables, j’aurais pu faire les choses autrement mais le fait est que l’attitude de l’équipe était telle qu’il fallait tout jouer sur cette étape. Ouais… c’était un pari… mais je suis comme ça… tout ou rien ! »


Tout ou rien 4 fois de suite ?

Le départ de Mackey en 2010 se fera avec beaucoup de “et si… ? ». Une véritable opportunité s’offre à lui : devenir le tout premier champion à remporter 4 Iditarod d’affilée. Remporter trois courses d’affilée a déjà toujours été considéré comme un signe de domination pure et simple sur les autres concurrents. Deux autres mushers seulement ont réalisé cet exploit auparavant : Doug Swingley du Montana et Susan Butcher, d’Alaska. Et Mackey est considéré par beaucoup comme le meneur de la course…

Mais Lance Mackey aura à faire avec de nombreuses autres légendes de l’Iditarod. L’une de celles-ci a rompu sa suite de victoires successives en 2008 : il s’agit là du quadruple champion Jeff King, de Denali Park, en Alaska.

La différence cette année-là s’était jouée sur une sieste réparatrice que s’était autorisé Jeff King au point de contrôle d’Elim pendant que Mackey se faufilait hors du point en profitant d’une voûte céleste très sombre. Se joindre à King pour contrecarrer les velléités de quatrième victoire représentera également l’effort d’un autre quadruple vainqueur de la course, Martin Buser, de Big Lake, en Alaska.

Mais King et Buser auront un autre objectif au-delà d’une victoire. Remporter l’Iditarod 2010 signifierait pour les deux mushers rejoindre le roi de l’Iditarod, le quintuple vainqueur Rick Swenson, de Two Rivers, en Alaska, qui courra cette année sa 34° Iditarod.

Un autre champion s’alignera avec ces champions. Il est arrivé à la 4° place lors de l’édition 2009 : Mitch Seavey, qui remporta la course en 2004.

Au-delà de ces princes de l’Iditarod, qui comptent 16 victoires à eux seuls, le pack de l’édition 2010 ressemble à une meute d’athlètes canins futés, aguerris et dotés d’une immense soif de victoire. Cet éventail est si vaste qu’il ressemble à un puis sans fond. Tout en haut de ce regroupement de champions, Mitch Seavey.
Mackey, King, Buser, Swenson et Seavey courront ce marathon aux côtés des équipes les plus fortes de la planète.

Un rassemblement bien alléchant pour les passionnés


À bien y regarder, l’Iditarod 2010 rassemble 27 mushers du top 30 de l’an dernier.

Parmi eux : les champions canadiens Sebastian Schnuelle, arrivé second l’an dernier, Hans Gatt, dixième (NdT : et vainqueur de la Yukon Quest cette année); mais aussi Warren Palfrey (19°) et Gerry Willomitzer (24), malchanceux sur la Yukon Quest cette année.

En abordant le top 30, il apparaît que l’Alaska domine toujours. Ainsi, John Baker, de Kotzebue qui a réalisé son meilleur classement en 2009 en se hissant à la 3° place. Il était suivi par Mitch Seavey (4°), Cim Smith (5°), Dallas Seavey –le fils de Mitch- (6°), Jessie Royer (8°) et Ramey Smyth (9°). Ils reviennent tous avec la brulante envie de décrocher le titre de champion. Et ils ne sont pas seuls en piste, et pas seuls à avoir déjà fait leurs preuves.

Cette année, l’Iditarod empruntera la route du nord. Cet itinéraire passe par Ophir, Cripple, Ruby, Galena, Nulato and Kaltag. Ce parcours est plus pratiqué que celui du sud et se prête à plusieurs tactiques pour ces équipages aguerris et habitués de l’Iditarod.

Paul Gebhardt s’est placé dans le top 10 lors des 6 dernières éditions. Il est passé à un cheveu de remporter la victoire en arrivant second en 2007 et troisième en 2008.

De grands mushers, qui figuraient l’an dernier dans le top 20 sont également là : Sonny Lindner, Dee Dee Jonrowe (NdT : la préférée de votre serviteur !), Ken Anderson (NdT : 5° à la Quest 2010), Hugh Neff (NdT : 3° à la Quest 2010), Aliy Zirkle et Ray Redington Junior ; représentant l’Alaska également.


Dee Dee Jonrowe lors du banquet, à quelques heures du départ

Un regard à la liste 2010 indique quelques équipages qui n’étaient certes pas sous le vent hurlant en 2009 mais qui s’avèrent tout aussi aguerris. Jason Barro, du Montana est de retour. Il a terminé 8° en 2006.

Vient ensuite le facteur Z… Zack Steer, d’Alaska. Il s’était classé 11° lors de sa première Iditarod en 208 avant de remonter à la 3° place en 2009. Lui aussi est un prétendant de taille.
Et encore plus après sa 4° place à la Yukon Quest.

27 des 30 premiers mushers de l’an dernier participeront dès le 6 mars prochain à l’IDITAROD XXXVIII. Ils seront rejoints par 22 Rookies qui eux ne pensent qu’à une chose : finir.


Et qu’ils soient Rookies ou vétérans, les 71 mushers qui s’aligneront sur cette Iditarod sont tous aussi anxieux les uns que les autres.

Le 20 février, J - 12 :

Que savons-nous vraiment des équipes présentes cette année ?

La Yukon Quest a vu la victoire de Hans Gatt, ne devançant Lance Mackey que d’à peine plus d’une heure. Ils ont tous deux fait volé en éclats record de la course de 24 heures. En fait, ce sont les 6 premiers de cette année ont battu le record établi l’an dernier. Sonny Lindner, 6° de l’édition 2010 et qui sera sur la ligne de l’Iditarod dans quelques jours, a battu son propre record de la Quest de 1 jour et 18 heures.

Maintenant, les yeux du monde des courses de chiens de traîneau se tournent vers l’événement de l’année, l’Iditarod. Tout le monde appréhende de voir qui réalisera la meilleure course face aux conditions de la piste.
Mais que savons-nous des équipes qui vont concourir cette année ?

Nous savons par exemple que John Baker a battu certaines des meilleures équipes du monde lors de la Kusko 300, que Jeff King a battu le tenant du titre Lance Mackey dans la Tustumena 300 ou encore que Hans Gatt a aussi battu ce dernier lors de la Yukon Quest. Aussi, après avoir vaincu Mackey lors des courses de début de saison, ces concurrents devraient voir leur confiance en eux renforcée. Mais l’Iditarod ne ressemble pas aux autres courses.


Hans Gatt (si si !)

Tout peut arriver. Et tout arrive.

Tout ce qu’on sait, c’est que beaucoup d’équipages prennent la direction d’Anchorage.

Même si Lance Mackey a été vaincu cette année, on ne sait pas s’il a décidé d’aligner ses meilleurs chiens pour l’Iditarod. Il détient trois victoires consécutives et a toujours réalisé ses meilleures performances sur l’Iditarod. De la même manière, nous ne savons pas si les champions en lice ont aligné leurs meilleurs chiens au sein de leur attelage.

Pour eux qui ne seraient pas familiarisés avec le nouveau vainqueur de la Yukon Quest, Hans Gatt est un musher très performant qui est reconnu dans les cercles du mushing du monde entier comme un travailleur acharné qui dispose de chiens d’exception.
Il a à son actif de nombreuses victoires mais celle de l’Iditarod lui a toujours échappé. Néanmoins, il progresse à chaque fois et « frappe à la porte » -s’en rapproche- depuis des années.
De plus, comme le dit un adage local, « le meilleur chasseur est un chasseur affamé ».

Ce que nous dit la Yukon Quest, c’est qu’au terme de plus de 1 600 kilomètres de course, seule une heure séparait les deux premiers et que plus les mushers apprennent sur les soins, la nourriture, la tactique et les capacités de leurs chiens, plus les records tombent.

Comme nous pouvons le voir en ce moment à l’occasion des Jeux Olympiques, la différence entre l’obtention d’une médaille d’or et une défaite due à une chute ne tient bien souvent qu’à un cheveu. Cela est vrai aussi pour les équipages de l’Iditarod.
Des favoris sortent déjà du lot bien évidemment mais un musher averti vous dirait que lorsqu’ils sont tous rassemblés pour le départ, seuls 30 d’entre eux concourent réellement pour entrer dans le top 20 et seuls 15 à 20 sont en mesure de pouvoir espérer entrer dans le top 10. Enfin, seuls un dizaine peut remporter la victoire, avec un peu de chance ou par manque de malchance.
Désigner un vainqueur avant que la course n’ait lieu relève plus d’un exercice « pour rire » que d’un réel pronostic.

Les admirateurs souhaitent tant de choses pour leur favori. Soit qu’il gagne la course pour certains, soit qu’il la termine « juste » pour d’autres. Mais nommer dès maintenant celui qui remportera la victoire reviendrait à pointer le doigt sur celle qui remportera la médaille d’or de descente aux JO… de 2014 !
C’est sur la piste que cela se jouera.

Il faut d’ores et déjà célébrer la présence de tant de si bons chiens de traîneau. Cela a toujours figuré dans les objectifs de ceux qui se sont alignés au départ. Tout a toujours tourné autour des chiens. (NdT : ceci constitue un rappel de Bruce sur la vision de Joe Redington senior aux débuts de la course).

Mais à côté des concurrents qui ont l’intention de lutter pour accéder aux premières places se trouvent d’autres mushers qui eux concourent pour tant d’autres raisons. Certains participent pour améliorer leurs temps passés, d’autres pour l’aventure, d’autres encore pour mettre à l’épreuve un nouveau team de jeunes chiens. Et puis il y a aussi la course au titre de Rookie de l’année et la course de ceux qui veulent juste pouvoir dire « je l’ai fait ! ».

Ce qui est sûr c’est qu’il s’agira d’une grande course et qu’elle sera très disputée.

Par le passé, l’Iditarod a mis en lice les meilleurs attelages du monde. Et c’est encore le cas cette année.

Les mushers sont actuellement en train de parcourir leurs derniers kilomètres d’entraînement, de réaliser les derniers choix en matière de chiens et se préparent à prendre la direction d’Anchorage.

Tout ce dont on soit sûr pour le moment c’est qu’un sacré rassemblement de concurrents de poids est en cours et que la valse poétique des mushers, des chiens, de la météo et de l’Alaska ne tardera plus à se profiler.

Jeudi 24 février :
Pour quelques chiffres relatifs à l'histoire de la course, suivez ce lien...

En 2010, 71 mushers prendront donc le départ, 1 136 chiens seront sur la ligne de départ. Soit 4 544 pattes qui auront besoin de booties. Ainsi, entre 75 000 et 100 000 booties seront employées tout au long de la course.
Pour nourrir tous ces chiens, entre 800 kilos et 1,2 tonne sont nécessaires au quotidien avant le départ ; bien plus pendant la course.

Cette année, sur les 71 concurrents, 13 viennent d’autres pays que les USA et 22 sont des Rookies de l’épreuve.

Au regard ce ces quelques chiffres non exhaustifs, du nombre d’heures, de volontaires, de participants –humains et canins-, de kilomètres parcourus –par les attelages et la logistique-, de points de contrôle, de fournitures, il est bien évident que l’exploit de l‘Iditarod ne réside pas que sur la piste.

Il existe bel et bien dans l’organisation, la conduite et la logistique de la course.

Vendredi 05 mars :

Orin Seybert, dossard N°1 de l'Iditarod XXXVIII

Orin Seybert se rappelle encore de la première fois qu’il est arrivé à Pilot Point, à l’âge de 13 ans, avec ses parents. « Ma mère était directrice de l’école locale. C’était un bel endroit pour grandir et un bel endroit pour apprendre la vie rurale dans la péninsule centrale d’Alaska » raconte l’ancien directeur exécutif de la société PenAir (Peninsula Airways), société qu’il a fondée à 19 ans en 1955.

Ce qu’Orin Seybert sait a beaucoup à voir avec les lignes de trappe, le transport et l’approvisionnement d’un village à l’autre, toute la vie rurale locale : le chien de traineau en Alaska. « les chiens de traineau sont une part importante de la vie rurale, une part essentielle de la vie tout simplement » se rappelle Orin.

PenAir est devenu la plus importante compagnie aérienne régionale d’Alaska.
Elle aura également transporté beaucoup au profit de la course : du personnel au matériel, des fournitures aux centaines de chiens.

Le rôle que joue PenAir dans la course est essentiel pour permettre à l’organisation de poursuivre son action en assurant les flux logistiques, vitaux pour sa mise en œuvre.
Les organisateurs de la course pensent pouvoir affirmer qu’Orin Seybert et PenAir ont permis de renouer avec la tradition du chien de traineau et le mode de vie qu’il représente pour tant de communautés qui comptent sur la compagnie aérienne au quotidien.

Aujourd’hui, il y a encore une chose qui met Orin Seybert dans un état de fébrilité exceptionnel :
"Il y a 50 ans, je mettais pour la première fois les pieds sur les patins d’un traineau. Je vais avoir du mal à tenir jusqu’à samedi 6 mars –date du départ officiel de la course- pour avoir enfin l’opportunité d’embarquer dans le premier traineau qui partira sur la piste de la 38° édition de l’Iditarod".

Le comité organisateur de l’Iditarod est fier de la tradition qu’a contribué à conserver Orin Seybert. Celle-ci est entretenue par son fils Danny, qui dirige désormais la compagnie.

La tradition, et celle-ci en particulier, voilà ce qui fait de l’Iditarod « La dernière grande course sur terre ».

Pour tout ce qu’il a fait au profit de la course, Orin Seybert s’est vu remettre le dossard honorifique N°1 et aura donc franchi le premier la ligne de départ à Anchorage.

 

Samedi 06 mars :

le départ traditionnel à Anchorage.


Le départ « traditionnel » de l’Iditarod qui s’est déroulé samedi 06 mars dès 10h locales (19h heure de Paris) était la meilleure occasion pour les passionnés et la dernière pour les familles de voir leur musher favori dans un endroit emprunt de civilisation avant qu’il ne s’égaye dans la nature sauvage d’Alaska avec ses chiens pour seuls compagnons. mettait en lice d’anciens champions parmi lesquels le triple champion Lance Mackey, le quintuple champion Rick Swenson, les quadruples champions Jeff King et Martin Buser et le champion 2004 Mitch Seavey. 28 des 30 premiers de l’an dernier sont de retour. Se joindront à eux 22 rookies, dont 8 canadiens, un belge, un jamaïcain et deux écossais.

Alors que Rick Swenson détient le record du plus grand nombre de victoires (5), Martin Buser détient lui le record de la course la plus rapide avec 8 jours, 22 heures, 46 minutes et 2 secondes. Il détient également le record du plus grand nombre de courses consécutives bouclées avec 24 à la suite entre 1986 et 2009, sur 26 courses bouclées au total.

Dans son analyse sur la vitesse croissante de la course, Bruce Lee écrit :
« Dick Wilmarth remporta la première Iditarod en 1973 après 20 jours et 49 minutes de piste. En 1974, Emmit Peters fit entrer le course dans le monde des courses de vitesse avec 14 jours, 14 heures et 43 minutes. Rick Swenson fut le premier à passer sous les 12 jours avec 12 jours, 8 heures et 45 minutes. De là débuta une discussion dans le petit monde du mushing quant à savoir si la course pouvait se courir en 10 jours. Martin Buser y mit fin en 1992 en bouclant la course en 10 jours, 19 heures et 17 minutes. Notons également que depuis 1992, la course a toujours été remportée en 10 jours ou moins. Doug Swingley franchit le premier la barre des 9 jours. En 200, Martin Buser revint à l’assaut des records en décrochant l’actuel record de 8 jours, 22 heures et 46 minutes.
1 000 miles, plus de 1 600 kilomètres parcourus en 20 jours et qui le sont maintenant en 8 jours et 22 heures. Comment cela a-t-il été possible ? »
Samedi, 10 heures locales, les chiens piaffent d’impatience, les mushers enfilent les booties sur les pattes de leurs chiens et tout Anchorage lève son verre à la santé du départ traditionnel de l’Iditarod.
Toutes les deux minutes, les mushers se lancent dans la 4° avenue en direction de l’aérodrome de Campbell, les chiens tirant comme des fous sur la neige amenée par camions et tassée pour l’occasion dans la rue.
Lance Mackey décrit cette étape si particulière. « des gens partout, des cris, pleins de mains qui me font signe, m’encouragent. »
« Cela vous met les larmes aux yeux… et cela m’est arrivé tout au long de la journée aujourd’hui». déclare le champion.


John Baker prend le départ à Anchorage


En ville, les accros de la course se regroupent dans les différents points d’eau pour prendre un sandwich ou une bière et les rues se sont emplies de fans qui hurlent des encouragements à leur musher favori. La sénatrice Lisa Murkowski, passionnée en profite pour donner le quinté sur lequel elle a parié (dans le désordre : Mackey, Jeff King, John Baker, Martin Buser, et DeeDee Jonrowe)
Je n’ai pas raté une Iditarod depuis des années affirme-t-elle.

En marge de la course

Roulement s de tambour pour Billy Snodgrass : « Mes chiens sont comme un vieux Toyota. Il sont capables d’accélérations aussi spectaculaires qu’inattendues ! »
Une tâche particulière pour la rookie Coleen Robertia. En effet, elle emmène avec elle les cendres de deux chiens de traineaux de l’un de ses amis qu’elle lui a promis de répandre le long de la piste vers Nome.
Nouveauté de l’année : les contrôles anti-dopage pour les mushers. En revanche, ce genre de test pour les chiens n’est lui pas une nouveauté. Les intentiosn des vétérinaires sont de tester un tiers des chiens au départ de la course, un tiers durant la course et le schiens du top 20 à Nome.

Un départ en douceur

Après un trot jusqu’à l’aérodrome de Campbell, les mushers envisagent de discuter un peu avec les visiteurs, de réaliser les derniers changements dans leur attelage et surtout et avant tout de dormir le plus possible afin de prendre de l’avance pour le marathon qui les attend.
Alors que les attelages arrivaient à l’aire de stationnement, délimitée par les camiions sur l’aérodrome, Mackey posait déjà pour différentes photos.
« je suis disponible pour des photos moi ! » clamait alors un membre du team du concurrent du Colorado William Pinkham, garé non loin de là.
En route pour sa sixième Iditarod, William Pinkham déclare que ce prologue s’est déroulé sans encombres. Mai sun autre attelage arrive à l’aérodrome pour déjà soigner une blessure.
En effet, « un chien a été blessé dans une bagarre, déclare Stuart Nelson, le chef vétérinaire. Mais je ne sais pas d’où vient l’autre chien impliqué ».
Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un départ en douceur.

Poids de combaforme pour Rick Swenson apparaît avec un silhouette amincie après son remplacement de la hanche. « il pèse un chien de moins qu’auparavant » affirma sa compagne Kelly Williams. Le quintupel champion court cette année avec une équipe de vétérans constituée de chiens de 5 à 6 ans. « je ne cherche pas à faire une bonne course » a déclaré Rick. « Je suis revenu parce que je veux finir premier ».

Dimanche à 14h locales (23h heure de Paris) sera donné le deuxième départ, le vrai départ sportif vers Nome à partir de Willow, sur le lac.
La pendule officielle de la course reprend dimanche au rythme des départs échelonnés à partir de 14 h locales.

Dimanche 07 mars :

Il reste peu de temps pour réfléchir à ce qui peut arriver…
Pour certains il y a du changement dans l’air !

Avec les derniers préparatifs avant le vrai départ de la course aujourd’hui à Willow, les mushers écoutent les rapports au sujet de la piste et se jaugent les uns les autres.

La plupart des concurrents ont déjà planifié leur stratégie de course. D’autres, comme Jeff King, parlent ouvertement de leur dernière participation sportive à l’Iditarod.

Jeff tient pour acquis le fait qu’il ne participera plus à des courses de traineaux ni même à des événements en rapport avec le mushing, prenant de la distance avec son passé dans l’Iditarod. Néanmoins, il affirme disposer de l’un de ses meilleurs attelages et ne pas partir faire du camping sur la piste cette année. Mais nul pari n’est possible sur sa vélocité à atteindre Nome aussi vite que ses chiens le lui permettraient.

D’autres mushers comme Mitch Seavey, Hans Gatt ou encore John Baker sont eux aussi convaincus de mettre sur la piste cette année leur meilleure équipe. La communauté du mushing atteste que quiconque a vu courir l’attelage de John Baker est certain qu’il réalisera une magnifique course et qu’il sera cette année l’attelage à battre. D’autres équipes parmi les meilleures arrivent directement de Whitehorse, après avoir pris part à la Yukon Quest. C’est ainsi qu’Hans Gatt prend le départ de l’Iditarod avec 13 des chiens avec lesquels il a remporté la Yukon Quest.


John Baker

Zack Steer déclare qu’il dispose d’une bonne équipe de chiens très forts et complets qu’il a sélectionné au il des courses de cette année. Il espère cette année une piste dure et rapide qui l’aiderait à compenser sa grande taille, plus d’1,85m et son poids de plus de 100 kilos. Avec une piste dure et rapide, les chiens on besoin de moins faire d’efforts que dans la pudreuse pour tracter le traineau.

Avec les cycles course/repos que les mushers ont mis en pratique depuis les dernières courses, la plupart d’entre eux s’est entrainée avec des étapes plus longues et plus de distance parcourue à l’entrainement. Hans Gatt et Mitch Seavey disent avoir quelques 5 600 kilomètres d’entrainement dans les pieds en vue de la course de cette année.

Martin Buser annonce lui qu’il a repris le style d’entrainement avec lequel il a connu le plus de victoires et qu’il affectionne le plus. Martin met la priorité sur la joie ressentie par lui et ses chiens. Il veut cette année orienter sa course vers l’a »artistique » plus que sur le technique.

Si la piste est bien rapide et dure, telle qu’elle est prévue de l’être, on peu ts’attendre à ce qu’elle comble Martin. Ce dernier détient toujours le record de la course la plus rapide jamais établi et à ce titre est tout à fait capable de tirer le meilleur parti d’une piste rapide et dure.

Dallas Seavey a acquis les dix meilleurs chiens de l’an dernier d’Aaron Burmeister. Il devrait donc avoir une équipe plus « consistante » cette année. De plus, il s’est promis d’être le plus jeune musher à remporter le titre de la course. On peut donc s’attendre à le voir dans les premiers rangs du peloton avec son équipe renforcée.

Les rapports de piste décrivent une neige en faible quantité vers les terres mais suffisante pour des déplacements sûrs et aménageables. La neige continue à tomber dans les zones de Finger Lake et Rainy Pass.

Les vétérans de la course ne sont pas vraiment inquiets. Il y a toujours matière à se défier et à se dépasser. Et ces mushers sont toujours parvenus à dompter la piste dans toutes les situations. C’est en tous cas ce qu’en dit Dee Dee Jonrowe.

Pour les rookies, les soucis sont plus présents mais c’est chose normale avant de prendre la piste pour la première fois. C’est ça le plaisir et l’aventure de cette course, voir comment vous et vos chiens allez maîtriser les différentes conditions de la piste et affronter ce qui vous tombe dessus.

Dimanche 07 mars :

WILLOW, La course commence réellement

Au matin du départ official de la course à Willow, les fans étaient exaucés, avec un soleil bien présent et lumineux. Le quadruple champion Martin Buser nourrissait ses chiens avec du saumon pendant que son concurrent Zack Steer donnait de bons gros morceaux de boeuf congelé aux siens et que la mère du rookie de 18 ans Quinn Iten servait des bols d’eau chaude aromatisée à la viande de bœuf aux chiens de son fils.

La cérémonie du départ traditionnel s’est dé »roulée samedi et a constitué un beau spectacle pour les familles et un grand moment pour tous ceux qui espéraient apercevoir une célébrité, et peut-être l’ex-gouverneur Sarah Paulin elle–même.
Mais dimanche avait lieu le vrai départ de l’épuisante entreprise qui s’étire à travers l’état pour rejoindre les côtes de la mer de Béring.

« le plus dur est de rester concentré » déclarait Zack Steer, arrivé troisième de l’édition 2008. « C’est facile de prendre place à l’arrière du traîneau et de laisser travailler les chiens. Mais vous ne pouvez faire comme ça si vous voulez rester compétitif ».

Tous les mushers en compétition effectuent leurs préparatifs de dernière minute avant de prendre la direction de l’inconnu. Lance Mackey, vainqueur des trois dernières Iditarod parcourt sa check-list au fur et à mesure qu’il charge son traîneau. « Les gants, OK. Les dossards, OK… »

Bien que la journée ensoleillée ait réjoui tous les spectateurs, elle n’était pas du goût des chiens qui ont trouvé l’atmosphère un peu trop chaude pour entamer leur périple.
« il fait un peu chaud là. Nous roulerons donc plutôt de nuit » a déclaré Newton Marshall, le rookie jamaïcain qui s’est entraîné avec Lance Mackey et s’est classé 13° lors de l’édition 2009 de la Yukon Quest.


Dee Dee Jonrowe à Willow

Les conditions de piste, qui représentaient un souci réel ces derniers jours, n’occupaient plus autant les pensées des concurrents dimanche. Tôt dans la matinée, le commissaire de course Mark Nordman qu’un avion était prêt à décoller en dix minutes pour emmener des pisteurs afin de nettoyer la piste.

« Ils travailleront à aménager la piste jusqu’à ce que les attelages commencent à arriver. » a-t-il affirmé.

Les chiens étaient agités et prêts à partir et quand les traîneaux ont décollé, les chiens se sont engagés dans un sprint ahurissant, les emmenant hors de vue en quelques instants. Aussi excités que les chiens, les mushers avaient en plus conscience de la lutte acharnée de tous les instants qui allait être la leur pour atteindre Nome.

Avant le départ, Lance Mackey signait des autographes sur les bandeaux de handlers tout en terminant de préparer son équipage.
« Je pars chercher ma quatrième victoire, c’est mon objectif ». a-t-il déclaré. « Mais beaucoup de personnes veulent m’en empêcher ! »

Linwood Fiedler, résidant de Willow, fut le premier à 14h locales (23h heure de Paris) à traverser le lac sous les acclamations du public et des autochtones qui encourageaient avec ferveur le local de l’étape.

Durant près de deux heures et demie, les départs se sont enchaînés toutes les deux minutes, au gré du tirage au sort effectué la semaine dernière. Dernière concurrente : Judy Currier, de Fairbanks, qui entame sa cinquième Iditarod.

Les 71 mushers concourrent pour une cagnotte de 561 000 dollars, un pactole inférieur de 52 000 dollars à celui de l’an dernier. La prime du vainqueur sera elle de 50 00 dollars, en lieu et place des 69 00 dolalrs alloués l’an dernier.

Quelques centimètres de neige fraîche ont adouci la piste compacte de la première étape mais les compétituers ont une longue route devant eux. Les équipes de pisteurs ont fait état de zones venteuses et les pilotes de chiens de fer (NdT : l’appellation locale des motoneiges) qui ont couvert le parcours il y a deux semaines rapportent eux que certaines portions, dont le burn de Farewell, 300 kilomètres après Willow, étaient totalement dépourvues de neige.

Zack Steer débute sa sixième Iditarod après une excellente quatrième place à la Yukon Quest cette année. Il affirmait avant le départ ne pas être inquiet au sujet du burn ni même de l’état de la piste en général.

« la neige est un luxe pour pratiquer le traîneau » a-t-il déclaré.


Curry, l'un des chiens de tête de Zack Steer

Steer, qui se présente comme un compétiteur détendu, et dont le meilleur résultat sur l’Iditarod est la place de troisième en 2008, a déclaré qu’il prenait cette année le départ avec des chiens plus expérimentés que jamais. La moitié d’entre eux étaient sur la Quest cette année, les autres sont des vétérans de l’Iditarod.

Ils sont peut-être les plus expérimentés mais Steer admet volontiers qu’ils ne sont pas forcément les plus rapides qu’il ait déjà conduits.

« ce n’est pas l’équipe la plus rapide qui l’emporte » déclare Steer ; ajoutant que l’équipe qui commet le moins d’erreurs et a le plus de chances se trouve souvent en tête.
(NdT : une vérité qui fait ses preuves sur toutes les courses de longue distance.)

Une mauvaise piste ? on fera avec !

L’état de la piste est vraiment le cadet des soucis de l’ensemble du top 10 des finisseurs de la course.

« j’ai déjà eu affaire à une piste affreuse de par le passé. On s’en accomodera » déclarait Sebastian Schnuelle, classé second l’an dernier. « Je ne souhaite pas une piste facile. Cela (les conditions difficiles) permet de faire le tri parmi les concurrents ».

Schnuelle a déclaré qu’il souhaitait clore son expérience de l’Iditarod par une victoire. Le concurrent allemand qui réside maintenant à Whitehorse, dans le Yukon, a déjà vendu la plupart des son chenil et affirme qu’il envisage de retourner à la voile à l’issue de cette course.

Dans la demi-heure précédant la course, Schnuelle s’est installé à proximité de son traîneau et s’est appliqué à préparer des bouteilles de complément vitaminé qui l’hydraterait durant la course. Lorsqu’on lui a demandé si cela représentait son petit secret pour gagner, Sebastian a répondu « ça non. La caféine oui ! »

Une fois son traîneau chargé et ses chiens profitant des dernières minutes de repos dans leurs boxes, le quadruple champion Martin Buser était appuyé contre le siège de son traîneau et plaisantait avec ses amis et ses adeptes.

 

Buser, aujourd’hui le détenteur du record de l’Iditarod la plus rapide en 8 jours 22 heures et 46 minutes est bien décidé à établir un nouveau record cette année. Il affirme entrer dans cette édition avec une « posture renouvelée ». Ayant repris un mode d’entraînement plus proche de celui qu’il suivait auparavant, Martin dit avoir abandonné les petits trucs qu’il avait appris d’autres mushers.

Juste après l’aire de Martin Buser, des fans depuis l’extérieur de la zone réservée aux mushers crient « On t’aime Lance ! » et hurlent pour pouvoir avoir leur photo avec l’actuelle star de la course Lance Mackey. Ce dernier s’entretenait avec une équipe de journalistes asiatique, signait des tas d’autographes et posait pour des douzaines de photos.

« C’est un grand pas depuis 4 ans où les passionnés de la course ne connaissaient même pas mon nom » déclare Lance.

Mackey dit que ses fans s’identifient à lui, surmontant un cancer de la gorge et revenant plus fort que jamais pour remporter la victoire sur cette course si dure. Non pas une fois mais trois fois de suite et devenant de surcroît le premier musher à remporter dans la même année la Yukon Quest et l’Iditarod.

« J’ai un fan club unique et cela m’est vraiment facile de me balader, de signer des autographes et de poser pour des photos avec les gens » assure le champion.

L’esprit plus fort que l’obstacle

Il se pourrait que Lance Mackey ait un rival en matière d’histoire touchante sur la piste cette année. Pat Moon, de Chicago dans l’Illinois, 33 ans, stoppe sa chimiothérapie pour réaliser le rêve de sa vie : participer à l’Iditarod.
Ce concurrent est victime d’une variété de cancer du sang, et d’un recto-colite ulcéro-hémorragique, ce qui occasionne l’inflammation du colon. Sa femme a déclaré qu’elle s’était opposée fermement à sa participation à la course, en vain.

« je veux qu’il aille mieux. Mais il est vraiment un homme à la volonté trempée pour qui l’esprit est plus fort que le souci. Et cela lui permet de rester fort face à l’adversité. » déclare cette dernière.
Après avoir accompagné Steve Madsen en 2006, en tant qu’Iditarider, Moon affirme que son addiction aux chiens en a été scellée. Il s’est entraîné avec un vétéran de la course, Ed Stielstra, dans le Michigan. Moon s’est entraîné durant deux ans avec le chenil des Stielstra, s’installant seul dans une cabane d’octobre à Avril.

Ce concurrent affirme qu’il s’est entraîné très dur malgré sa pathologie et crois même qu’il aura plus l’occasion de dormir durant la course que pendant les derniers mois. Il espère terminer dans de bonnes conditions la course en environ 12 jours, sans prétendre au titre.

Boucler la course n’est que le début du combat qu’il engage pour survivre.

« Je suis un peu perturbé à l’idée d’atteindre Nome car cela signifiera que c’est fini » a déclaré Moon. Ce qui est important, c’est qu’on va le faire et qu’on va vaincre le cancer. »

L'acceptation de la douleur par Lance Mackey


légende : "Heureusement pour Lance Mackey, en tant que survivant du cancer,
il avait déjà développé une certaine tolérance à la douleur"

le contrôle anti-dopage mis en place cette année est le résultat d'une plainte du club des "finisseurs" de la course qui visait directement Lance Mackey qui, ayant survécu à un cancer dispose d'une autorisation de consommation de marijuana pour l'aider à supporter la douleur. Ses concurrents ne voulaient plus qu'il soit autorisé à en consommer durant la course.

Cette image rappelle que les compagnons de Mackey ont poignardé leur "ami" dans le dos mais, malheureusement pour eux, il avait déjà développé une certaine résistance à la douleur.

Lundi 08 mars :

quelques "pronostics"

Le champ des compétiteurs est, à l’instar des années précédentes, très large. Jeff King, comme nous l’avons déjà évoqué précédemment cherche à quitter la compétition avec le record d’une 5° victoire. Martin Buser, s’il n’est pas sur le point de quitter le milieu est tout aussi décidé à l’emporter. Lance Mackey de son côté veut absolument accrocher un quatrième titre à son actif. Parallèlement à ces monuments de la course, sont présents toute une myriade de jeunes prétendants au titre qui aimeraient à leur tour apparaître dans la lumière des projecteurs après avoir eux aussi payé leur tribut. Ces mushers alignent de nombreux résultats plus que probants lors de grandes courses et n’ont besoin d’aucun coup de pouce particulier pour se hisser au rang de vainqueur de la dernière grande course sur terre.

Aussi, certains noms apparaissent comme des concurrents à surveiller de près.
En voici une liste certainement non exhaustive, dans l’ordre alphabétique.


1. John Baker – en prêt de 15 ans, John Baker est entré dans le top 10 à seulement 4 reprises et il revient avec bien plus que sa 3° place à l’Iditarod 2009 ; à savoir celle de champion de la Kusko 300. Baker est le musher sur qui tous garderont un œil.
2. Jason Barron – résidant dans le Montana, Barron ne participe pas à la course chaque année mais quand il le fait, il se classe bien.
3. Martin Buser – chercher à devenir le second quintuple champion de l’Iditarod ne sera pas chose aisée. Depuis sa victoire de 2002, Buser ne s’est jamais mieux classé que 4° mais il est toujours compétitif et dans la course.
4. Hans Gatt – ce qui sera la dernière apparition de Hans Gatt sur l’Iditarod, le quadruple vainqueur de la Yukon Quest, vainqueur en titre va chercher à décrocher sa première victoire sur l’Iditarod. Il a battu beaucoup d’autres attelages le mois dernier lors de la Quest. Sera-t-il le Lance Mackey de cette année en remportant les deux courses dans la même année.
5. Paul Gebhardt – "Toujours une demoiselle d'honneur mais jamais une jeune mariée" est ce qui s’est dit de Gebhardt après sa deuxième fin de carrière en 2007. Il a la capacité, la formation et les chiens – Peut-être 2010 sera-t-elle son année.
6. DeeDee Jonrowe – La favorite perpétuelle à travers le monde, Jonrowe a annoncé lors du départ traditionnel à Anchorage que son équipage disposait de tout ce qu’il fallait pour rentrer à la maison avec son premier titre de l’Iditarod.
7. Jeff King – Avec l'annonce de sa retraite de l’Iditarod il y a quelques semaines, le Roi s'est assuré que chacun soit au courant qu'il de réalisera pas cette année une simple tournée d’adieu ; comme Doug Swingly lorsqu'il a annoncé sa retraite.
8. Lance Mackey – Il a réalise l’impossible tant de fois en ces 9 ans d’Iditarod. 2010 nous montrera s’il peut décrocher une quatrième victoire consécutive.
9. Hugh Neff – sortant d’un excellente prestation sur laYukon Quest, Hugh Neff rappelle à tous qu’il est quelqu’un sur qui il faut garder un œil.
10. Sebastian Schnuelle – s’il n’avait pas été victime des conditions orageuses sur la côte lors de l’édition 2009, Sebastian Schnuelle aurait probablement pu remporter les deux courses aux 1 000 miles la même année. Son équipage est plus fort que jamais et il est bien décidé à faire mieux que sa seconde place de l’an dernier.
11. Dallas Seavey –finir à la 6° place l’an dernier n’a pas suffi à Dallas Seavey et il a racheté l’attelage d’Aaron Burmeister, classé lui 8°. On ne peut que présager qu’il en a fait un équipage du tonnerre.
12. Mitch Seavey a décroché une impressionnante 4° place l’an dernier. Et semble bien décidé à remporter une seconde victoire sur l’Iditarod, conduisant selon lui les meilleurs cheins qu’il ait jamais eus.
13. & 14. Cim & Ramey Smyth – il est toujours difficile de vivre dans l’ombre de son frère. Mais avec les Smyth, on a du mal à dire qui vit dans l’ombre de qui. Les deux faisaient partie du top 10 l’an dernier et si Ramey semblait être sur le devant de la scène l’an dernier, les deux à surveiller de près cette année.
15. Zack Steer – un autre concurrent qui ne prend pas le départ de l’Iditarod tous les ans mais lorsqu’il le fait… il le fait bien. Steer s’est classé 3° en 2007 est vient se faire une bonne place dans le top 10 cette année.

Lundi 08 mars :

Premières impressions

Plusieurs mushers font état d’une piste douce avant d’arriver à Finger Lake. Ce qui ralentit leur temps de trajet et déstabilise certains d’entre eux dans la stratégie envisagée. D’aucuns ont pris un peu de repos à Finger Lake alors qu’ils avaient prévu de passer sans s’arrêter et d’aller chercher le repos plus loin. Pour les mushers du gros du peloton, les conditions n’apparaissent ni pires ni meilleures que pour les meneurs.
Différentes tactiques commencent à apparaître parmi les concurrents. Certains réalisant de petits sauts de grenouille juste pour dépasser les aires de repos. Mais c’est la météo qui régit généralement le rythme des cycles course/repos des mushers qui doivent s’adapter aux conditions de neige particulières.
Certaines équipes paraissent vraiment en pleine forme au moment de quitter Finger Lake. C’était particulièrement le cas pour Sebastian Schnuelle, Aliy Zirkle, Martin Buser et Warren Palfrey.
Il est également intéressant de remarquer à quel point les amis de longue date comme Sonny Lindner et Rick Swenson voyagent ensemble ; ainsi que Lance Mackey et Hugh Neff.


Lance Mackey à Finger Lake

Lundi 08 mars :

C’est le deuxième jour de course et bien que les choses commencent à prendre forme, il y aura encore de la piste à avaler avanrt que ne se distinguent vraiment de réelles tendances.
Pour le moment, ce que l’on sait, c’est que Paul Gebhardt a pointé le premier à Rainy Pass et qu’il s’est accordé quelques heures de repos. Dans le même temps, bon nombre de mushers, parmi lesquels Sebastian Schnuelle et John Baker ont pris du repos en amont du point de contrôle et l’ont ensuite traversé d’un bond en milieu d’après-midi.
Le repos sera un point clé de la journée car dèsq qu’ils auront quitté Rainy Pass, les mushers seront confrontés à la gorge de Dalzell, qui les sépare de Rohn. Cette gorge comporte quelques-uns des pans les plus abominables et les plus traîtres de tout le parcours. Il y a une semain, l’écrivain Craig Medred a décrit ainsi cette section lors d’une reconnaissance :
« Cette piste est dans un tel état qu’elle ne mérite même plus le nom de piste… pourquoi tant de commentaires sur le burn de Farewell ? Les mushers auront de la chance s’ils s’en sortent et atteignent Rohn. » Ces quelques mots ont été suivis d’autres, quelques jours plus tard, après son retour à Anchorage. « J’espère que les organisateurs auront fait en sorte que les reste de la piste soit en meilleur état… la gorge de Dalzell dure suffisamment longtemps ! »
Beaucoup de tactiques de repos de ce jour pourraient bien être décidées en fonction du défi que représente cette gorge de Dalzell. Si les ponts de glace qui enjambent les eaux ouvertes sur la gorge s’avèrent fragiles, chaque concurrent pourrait bien essayer d’être le premier à les franchir.
Les anecdotes qui fusent à Rohn valent généralement le détour et nul doute que nous en aurons encore de belles cette année.

Mardi 09 mars :

Premiers abandons

Le musher américain Kirk Barnum (dossard 34) ne s'attendait certes pas à remporter la course mais il pensait au moins atteindre Nome pour la seconde fois et empocher sa deuxième boucle du "finisseur".

En 2008, sa première prestation sur la course, couverte en 13 jours 10 heures et 19 minutes, même sans être exceptionnelle, lui aurait donné la victoire sur les 8 premières éditions de l'Iditarod.

Cette année, un peu plus de 20 kilomètres après Skwentna, l'une de ses chiennes a commencé à s'essouffler. Au bout de quelques minutes, Barnum a pris la décision de la charger sur le traineau.

Avec cette force de traction en moins et ce poids en plus, la vitesse du traineau s'est trouvée grandement ralentie.
Et là, le sort s'est acharné. de membre du peloton de tête, accompagnant les meilleurs, Barnum s'est vu rétrogradé et mêlé aux "amateurs", aux parcours moins précis. Son attelage s'est emmêlé encore et encore aux autres.

Le moral décroit alors de façon exponentielle.

Barnum atteint Finger Lake à la 67° position et décide de jeter l'éponge. Il rejoindra alors Rainy Pass tranquillement pour attendre un avion.

A Rainy Pass, on a également appris l'abandon de Michael Suprenant (dossard 30) pour raisons médicales selon les dires du musher de 45 ans.

Karin Hendrickson (dossard 23) abandonne elle aussi pour à cause d'un traineau endommagé et problèmes d'équipement.

Mardi 09 mars :

Schnuelle, l'éclaireur

Au banquet des mushers la semaine dernière, Sebastian Schnuelle a affirmé qu’il ne serait aps revenue sans être sûr de pouvoir gagner. Arrivé au cinquième point de contrôle de la course, il semble décidé à tenir sa parole.


Lundi, Schnuelle était le premier à atteindre Rainy Pass puis le premier encore à Rohn, au kilometre 272 de la course, à 18h52 locales.
Le commissaire de course Mark Nordham a déclaré que les concurrents rassemblés cette année constituent le groupe le plus performant qu’il lui ait été donné de voir.
Lundi soir, John Baker entrait dans Rohn 29 minutes après Schnuelle, suivi par Zack Steer une demi-heure plus tard.


Les meneurs devaient prendre un peu de repos quelques 30 kilomètres. Une équipe reposée est plus facile à manier dans le passage stressant et difficile, dépourvue de neige qui attendait les concurrents.


La position de Schnuelle si tôt dans la course n’est pas une surprise. Il entretient là sa réputation. D’autres champions comme Lance Mackey, Jeff King ou Martin Buser préfèrent eux rester dans l’ombre et enclencher le rapport supérieur à la surprise générale.


Jeff King lui aussi sait rester prudent. Comme d’autres vétérans, il devrait adopter un rythme relativement lent, laissant les meneurs tasser la piste avant de réaliser une percée fulgurante.


Plus de 20 mushers ont entamé la traversée du burn de Farewell avant l’aube.


Paul Gebhardt conduisait la charge, ayant quitté Rohn à 20h32. derrière lui, Schnuelle ne déterra l’ancre que trois heures plus tard pour donner la chasse. Mais il était prévisible que Gebhardt ait décidé de faire halte sur la piste avant Nikolai.


Comme l’an dernier, Schnuelle a atteint Nikolai le premier, peu avant 10h mettant cette fois une heure de moins qu’en 2009.
Environ 45 minutes plus tard, ce fut au tour de Mitch Seavey d'entrer dans le point de contrôle puis celui de Jeff King, à 10h52


Mitch Seavey

Mardi 09 mars :

de Rohn à Nikolai

Il reste beaucoup de piste à avaler et les performances des attelages évolueront encore mais pour le moment, Jeff King, Hugh Neff, Mitch Seavey et Sven Haltman enregistrent pour le moment les meilleurs temps de trajet à l’avant du peloton.

Fait notable, Martin Buser a pris plus de temps d’arrêt à Rohn que la plupart des autres équipes, profitant de 7 heures pleines de repos. Martin affirme vouloir allonger ses périodes de repos afin de garantir la pleine vitesse de son attelage.

Deux nouveaux membres du peloton de tête se révèlent : Sven Haltmann et Warren Palfrey, réalisant tous deux de très bons temps et ne souffrent nullement des conditions de piste… pour le moment.
Arrivé en 7° position à Nikolai, sans avoir déposé un seul chien Sven Haltmann, 32 ans, fait penser à Martin Buser à ses débuts. Il a d’ailleurs été son handler à son arrivée de Suisse il y a 9 ans.

Autres rookies qui se font remarquer cette année : Peter Kasier, d’Alaska, qui a impressionné tout le monde lors de sa traversée de Finger Lake. Il n’a pas été le premier rookie à atteindre le point de contrôle mais s’avère le plus rapide d’entre eux pour l’instant et grappille des places au classement.

Les cycles course/repos sur lesquels s’alignent maintenant les équipages préfigurent le moment qu’ils choisiront pour prendre le repos obligatoire de 24 heures. Mercredi, nous commencerons à entrevoir où chacun d’entre eux compte bénéficier de cette pause « forcée »

Progressant dans une nuit des plus noires, on a du affronter des vents violents et des averses de neige qui les ont aveuglés dès la sortie de Rohn » a déclaré Zack Steer. “Mais les conditions semblent s’améliorer avec la distance a-t-il ajouté.

Steer court avec deux leaders, une jeune femelle, Mercury et un mâle plus lent mais aussi plus maîtrisable, Sage. « Elle va vite et il va bien ! » les décrit Steer, qui pense que cet appariement portera ses fruits sur la distance. “un chien sûr est parfois mieux qu’un chien rapide”.
En tous cas, l’ensemble des chiens de Steer est encore en pleine forme.

Mais Lance Mackey n’a pas cette chance. Il a déjà du déposer June, un chien âgé de deux ans, qui s’est blessé à l’épaule. Et il était question qu’il doive également déposer deux autres chiens à Nikolai.

La tactique de Mackey repose sur des courtes étapes et de courtes pauses, avec un coup de collier juste avant l’arrêt de 24 heures. Habituellement, Mackey fait son arrêt d’une journée quelque part entre McGrath et Cripple

“Tout le monde tente de rallier Nome aussi vite que possible” déclare Mackey, qui est bien conscient qu’il représente l’homme à battre avec ses trois victoires successives. « chaque musher a un œil sur moi » ajoute le champion « et j’espère qu’ils ont raison de le faire ! »

Et lorsqu’on lui demande sur qui lui garde un œil, Mackey répond « Sur tout le monde ! »

le repos obligatoire va révéler les tactiques…

Sebastian Schnuelle a, comme cela était pressenti, mené le peloton jusqu’à Nikolai. Son attelage est certes moins rapide mais ce concurrent s’avère très méthodique.


Sebastian Schnuelle à Nikolai

Pour gagner, il lui faut donc être devant. Et il reste devant, tentant de tirer derrière lui ses concurrents sur de longues étapes, pouvant aller jusqu’à 12 heures. Ses chiens sont plus lents que ceux de Lance Mackey ou de Jeff King par exemple mais ils sont entraînés à conserver leur trot pendant 10 à 12 heures.

King et Mackey sont engagés dans une marche à grands pas vers l’avant. Une vision superficielle des données statistiques disponibles donne un avantage à King en termes de vitesse pure. Rien d’étonnant donc à ce que les deux attelages luttent pour prendre la tête.


Martin Buser, le musher le plus rapide de l’histoire de la course a fait halte sur les rives de la Salmon River, à environ 15 kilomètres en amont de Nikolai. Un endroit qu’il apprécie particulièrement année après année. Il devrait de là être en mesure de reprendre la piste pour faireun passage éclair à Nikolai et foncer vers Mac Grath

La question du moment est “où les meneurs vont-ils faire leur halte de 24 heures?”.

La sagesse conventionnelle -hors conditions de piste et météorologiques particulières- voudrait que cette pause se fasse le plus loin possible. Aussi, la plupart des concurrents visent-ils certainement Cripple, pratiquement à la moitié du parcours.

Il est fort probable que Dick Gebhardt et Sebastian Schnuelle, connus pour leur habitude à pousser toujours plus, envisagent d’attendre Ruby, sur le fleuve Yukon pour prendre cette pause.

De leur côté, Mackey et King emmèneront dans leur sillage des concurrents comme Mitch Seavey et John Baker vers Cripple.

Pour cela, les mushers envisaent ertainement une longue étape à la sortie de Nikolai, puis uen pause en tout début de matinée et enfin une dernière démonstration de force à Cripple mercredi.

De par le passé, le triple champion Lance Mackey a fait montre d’une incroyable capacité à se hisser dans le top 5 à l‘occasion de la pause de 24 heures. Les autres concurrents auront donc un œil particulier sur lui cette nuit.

Paul Gebhardt lui est un de ces mushers qui pourrait bien poser dépasser Cripple, voire meme Galena avant de faire la halte de 24 heures. Il l’a déjà fait dans le passé et cela lui a réussi.

Jeff King a quitté Nikolai en tête à 15h08 locales, suivi dans la demi-heure par Sebastian Schnuelle, John Baker and Mitch Seavey qui lui donnèrent la chasse.


Jeff King quitte Nikolai

Au cours des éditions précédentes, le vainqueur de la course faisait souvent partie du groupe de tête de Nikolai, juste après le burn de Farewell. Cette année, le groupe de tête ressemble plus à un troupeau qu’à une meute.

À 15h mardi, 21 mushers étaient arrivés à Nikolai. La plupart avaient rallié Rohn à Nikolai en moins de 11 heures. Beaucoup disposaient de 15 ou 16 chiens atttelés. La plupart étaient des concurrents que l’on s’attendait à voir figurer parmi les meneurs.

Beaucoup des meilleurs équipages ont traversé le burn sans véritable arrêt, en moins de 9 heures pour certains. Le plus rapide fut Rick Swenson, le quintuple vainqueur qui s’affirme encore comme un maître des lieux à 57 ans avec 8 heures et 18 minutes –plus rapide que Mackey, plus rapide que King, plus rapide que Baker. Cela l’amène à la 16° place mais avec des chiens plus reposés que les autres et parmi les plus rapides de la course.


Vue aérienne de Nikolaï

mercredi 10 mars :

en bref

A la suite d'une chute au cours de laquelle il a violemment heurté un arbre, Pat Moon, qui lutte déjà contre un cancer sang (voir post en bas de page précédente) a été évacué vers l'hôpital d'Anchorage.
C'est le concurrent belge Sam Deltour qui est venu en aide à Pat.

4 mushers ont dépassé Mac Grath et ont pris la piste vers Takotna.
Jeff King a atteint le point de contrôle à 20h32 et en est ressorti à 20h35. A ce titre, il s'est vu remettre le trophée PenAir de l'esprit alaskan.


N.B. : PenAir est la compagnie aérienne régionale N°1, dont le fondateur Orin Seybert (voir dépêche du 16 mars, 07h42) a pris le départ "traditionnel" samedi à Anchorage avec le dossard #1.


La pseudo-cérémonie aura duré quelques furtives minutes et sera "rejouée" officiellement au terme de la course, à Nome.

Il était suivi dans l'heure par Sebastian Schnuelle, John Baker et Mitch Seavey qui ont eux aussi passé moins de 5 minutes sur le point.

 

Pat Moon va "bien", pour quelqu'un dont le potentiel physique était déjà fragilisé et qui s'est emplafonné un arbre à pleine vitesse.

Il qualifie notre ami belge Sam Deltour d'ange gardien pour lui être venu en aide et l'avoir emmené jusqu'au prochain point de contrôle.

Bravo Sam !

 

un nouvel abandon :

Kathleen Frederick, (dossard 46) a abandonné à Rohn à cause de soucis d'ordre matériel.

 

Mardi 10 mars, 08h00 locales (17h00, heure de Paris):

Takotna

La course commence réellement à prendre forme pour les meneurs. Les tactiques commencent à se découvrir alors que les premiers concurrents prennent leur pause obligatoire de 24 heures. Parmi eux, Jeff King, Zack Steer, Hugh Neff ou d’autres encore qui se reposent à Takotna.

Hans Gatt et Cim Smyth ont traversé Takotna et pris la direction d’Ophir. Ils pourraient même poursuivre jusqu’à Ophir avant de prendre leur repose de 24 heures. Hans réalise une étape non-stop entre Nikolai et Ophir. Cet effort peut payer plus tard… ou pas ! certains mushers considèrent cette échappée comme un pari qui ne paiera pas forcément. L’avenir nous le dira.

Les conditions de piste favorisent actuellement les attelages rapides, au détriment des attelages spécialistes du fond. La piste est correcte et recouverte d’une fine pellicule de neige.

Jeff King semble voyager en tapis volant ! il a l’un des attelages les plus rapides et ses chiens sont frais comme des gardons. Jeff affirme que son étape entre Rohn et Nikolai s’est si bien déroulée qu’elle est sans nul doute la meilleure de toute sa carrière sur l’Iditarod. Il se pourrait bien qu’il devienne l’équipage à battre à partir de maintenant.

Hugh Neff lui aussi semble en pleine forme et réalise de très bons temps.

L’attelage de Lance Mackey, contrairement à ce qu’on en disait précédemment, est arrivé à Takotna tel un train de marchandise, exprimant puissance et motivation.

Les chiens de John Baker ont l’air solides comme la pierre et John se réjouit de leur performance.

Sebastian Schnuelle de son côté semble être le musher le plus en forme à l’arrivée à Takotna, discutant et plaisantant avec le public present sur le point.

Le petit nouveau du peloton de tête, Sven Haltmann , dont les chiens ont mangé comme des goinfres ont avalé tout ce que Sven leur donnait.

L’équipage au sujet duquel tous les mushers s’interrogent est celui de Martin Buser. En effet, Martin déroule sa course de manière différente des autres. Aussi ses concurrents ont du mal à le surveiller et à évaluer sa vitesse. Les habitués affirment que les actuelles conditions de piste sont celles qui conviennent le mieux à Martin.

Au fur et à mesure de l’avancée des équipages vers Cripple, les tactiques vont continuer à se dévoiler.

Beaucoup de mushers parlent de leur étape entre Rohn et Nikolai, du manqué de neige, des morceaux de glace qui parsemaient la piste. Sur certaines portions, les traineaux devaient glisser sur les touffes d’herbe. Hugh Neff a rapporté qu’il en avait perdu la semelle d’un patin et qu’il avait du terminer l’étape directement sur le patin brut.

A 04h02 locales, Hans Gatt atteignait Ophir. 45 minutes plus tard, Cim Smyth faisait de même.

John Baker, Ramey Smyth, Dallas Seavey et Martin Buser les ont rejoints depuis...


Kristy Berington et Titan à Takotna

Pourquoi elle me direz-vous ? parce que la voilà, sous un autre angle :

Alors que beaucoup de mushers récupéraient, se restauraient et se détendaient à Takotna, Hans Gatt et Cim Smyth filaient en direction d’Ophir aux premières heures de la journée.
À 5h du matin mercredi (14h , heure de Paris), 20 mushers avaient atteint Takotna. Parmi eux Jeff King, Lance Mackey, arrivé 9°, Sebastian Schnuelle ou John Baker.

Jeff King, devait, comme à son habitude bénéficier de son repos de 24 heures à Takotna, ce qui a tout son sens au regard de sa place de leader et du fait au’il a encore ses 16 chiens en ligne.

Lance Mackey, au sujet duquel les informations varient pratiquement d’heures en heures, semble ne pas connaître une course idéale. S’il tient le rythme imposé par Jeff King, il a déjà réduit son attelage à 13 chiens. Il profite également de Takotna pour rendre 24 heures de repos. Mais il reste un candidat des plus sérieux, avec 13 chiens gonflés à bloc et prêts à en découdre.

Les spécialistes prédisent un duel au sommet entre King et Mackey sur la seconde moitié du parcours, se testant l’un l’autre et tentant de pousser l’autre à la faute. Et il ne faut pas garder à l’esprit que Mackey a toujours su faire preuve de ressources extraordinaires et d’une incroyable capacité à maintenir le cap en deuxième partie de course.

Alors que le peloton de tête se félicitait, le doyen Rick Swenson de son côté montrait qu’il était encore capable de donner des leçons.
En effet, l’étape plane de moins de 30 kilomètres qui relie McGrath à Takotna représente souvent l’étalon de mesure de la vitesse pure des équipages du fait que l’étape et si courte qu’aucun d’entre eux de faite de pause. Et Rick Swenson a couvert la distance en 2 heures et 14 minutes. Jeff King lui aura mis 2 heures et 16 minutes.

Swenson n’est « qu’à » la 17° place. Mais le concurrent de 57 ans a déjà bénéficié de plus de repos que les autres et dispose encore (lui) de tous ses chiens.

D’aucun pensent pouvoir affirmer que John Baker est bien décidé à rallier Cripple d’un traite, laissant King et Mackey se reposer derrière lui.

Hans Gatt pendant ce temps arrivait le premier à 04h02, suivi à 53 minutes de Cim Smyth.

Hans Gatt se positionne pour le moment quelques 30 kilomètres devant King mais nul à part lui ne connapit ses intentions. Prend-il son repose de 24 heures ? quand partira-t-il vers le prochain point ?

Et l’on se pose les mêmes questions au sujet de Cim Smyth.

À 90 kilomètres de là, le prochain point de contrôle est Cripple et 3 000 dollars à la clé pour le premier attelage qui s’y présente.

Martin Buser continue à faire bande à part. Il s’est repose le long du fleuve Salmon alors que les autres se rendaient à Nikolai. Il s’est reposé à Mac Grath pendant que ses concurrents luttaient pour atteindre au plus vite Takotna.

Il a quitté Mac Grath à 06h mercredi (15h heure de Paris) et semblait viser directement Cripple.


le point de contrôle de Mac Grath

Mercredi 10 mars, 19h22 locales.

John Baker est monté le premier sur les patins mercredi matin et a pris la direction de Cripple.

Vainqueur cette année de la plus importante course de mi-distance au monde, la Kusko kwim 300, John Baker s’est classé 3° lors de l’édition 2009 de l’Iditarod, sa 14° participation.

Plus ce musher de Kotzebue attend pour se reposer, plus il se rapproche de son terrain de predilection, où les vents côtiers violents sont monnaie courante pour lui.

Tant que tous les concurrents n’auront pas pris leur repos de 24 heures, il sera difficile de déterminer qui est le leader et de combien de temps.

Les officiels harmonisent les durées de cette pause obligatoire en fonction des heures de départ des concurrents dimanche dernier à Willow..

 

....

 

Lance Mackey « l’incroyable » a rallié Nutato à Unalakleet, via Kaltag d’une seule traite. Il a non seulement décroché le trophée du 1° de la côte de l’or, mais il s’est hissé à la première place.

Au fur et à mesure que Nome se rapproche, on ne peut que constater la dimension épique du duel qui oppose Lance Mackey, proche de devenir le premier à décrocher le « 4 à la suite », et Jeff King, désirant lui décrocher une 5° victoire. Quel que soit le gagnant, un tête-à-tête entre deux équipages exceptionnels se profile.

A ce point de la compétition, en direction de Koyuk, les deux attelages produisent un fabuleux spectacle et se déplacent avec grâce et puissance.

Un air de mythologie grecque, de gladiateurs dans l’arène, de guerriers traversant le champ e bataille sur leur char, tirés par des animaux à moitié sauvages. Voilà l’interprétation que donnent les médias d’Alaska de la dernière ligne droite dans laquelle se sont engagés Jeff King et Lance Mackey.

Le sprint final, en dehors d’être l’un des plus disputés de l’histoire de l’Iditarod, pourrait bien représenter l’un des plus beaux duels toutes compétitions confondues…

Juste derrière ces deux phénomènes, se pressent les dauphins : Hugh Neff et Hans Gatt.


Jeff King, premier musher à Ruby, empoche 3 500 $ et gagne un repas de gourmet.

lundi 15 mars :

un nouvel abandon

Le rookie Emil Churchin, (Dossard #53) a jeté l'éponge au niveau du point de contrôle de Ruby.
Emil étaye sa décision sur son jugement de la capacité de son attelage à poursuivre l'aventure.


arrivée à Galena pour Warren Palfrey

Lundi 15 mars, 13h10 locales :

Mackey : passage éclair à Elim, direction Golovin.

Lance Mackey est entré à Elim, a embarqué un peu de nourriture, a donné un en-cas à ses chiens et est sorti de la mer de glace pour prendre la direction de White Mountain. Son attelage entretenait un trot rapide et soutenu à son départ. Le temps d’une tasse de café et de déposer un chien et le musher ôtait déjà son ancre pour reprendre la piste.


Mackey sur la piste de Golovin

Jeff King a lui donné un peu plus de repos à ses chiens à Koyuk. Lance semble dans les meilleurs conditions pour l’emporter. Toutefois, il suffit de se remémorer la course d’il y a deux ans pour se rendre compte que les rôles sont cette fois inversés. Jeff était le premier à Elim et c’est Lance qui a gagné.

Bien que Jeff King et Lance Mackey aimerait réduire l’allure, ils restent sur le qui-vive car ils sentent presque le souffle d’Hans Gatt sur leur nuque et constatent que ses temps de trajets entre les différents points sont plus courts que les leurs. Ces trois attelages s’avèrent vraiment parmi les plus grands.

Dans la nuit, à l’arrivée des équipages, les mushers semblaient perturbés, fatigues et stressés. En effet, le point d’accès à la mer de glace cette année était différents de celui emprunté au cours des éditions précédentes. Ce nouvel accès a allongé d’une dizaine de kilomètres la longueur de l’étape.

Se profile maintenant le repos obligatoire de 8 heures à White Mountain. Il sera ardu pour les suiveurs de refaire leur retard entre ici et Nome.

Mais sur l’Iditarod, rien n’est impossible…

 

Lundi 15 mars, 18h54 CAT :

Personne n’est hors course

Jeff King confirme qu’il maîtrise la situation et que se reposer maintenant est la meilleure chose à faire. Hans Gatt saisit sa chance de pouvoir se hisser à la seconde place. Mais rien n’est joué.

Il reste des collines à passer et un attelage fatigué peut décider de s’arrêter en peine côte. Cela s’est déjà vu ! la situation peut donc encore changer

 

Mardi 16 mars, 07h16 locales (16h16, heure de Paris)

Un final épique…

Une course épique et des chiens épiques. L’épilogue de la compétition est sur le point d’être écrite sur les bords de la mer de Béring ; ce paysage ouvert, parsemé de collines et aux étendues infinies de glace ;

Les attelages en lice pour le final sont tous à White Mountain. Et Lance Mackey vient de quitter le point Nome. Tous les chiens des 3 attelages de tête ont bien mangé et leurs mushers sont bien reposés.

Lance, tout comme ses chiens semblaient ravivés après leur repos de 8 heures. Bien qu’il soit en tête dans cette dernière ligne droite, Lance n’a pas encore gagné. Bien des Iditarods se sont remportées ici, sur ces quelques 100 kilomètres de piste. Dick Mackey, le père de Lance –qui était présent aujourd’hui à White Mountain pour encourager son fils, une motivation de plus pour Lance- a pris la tête sur cette portion juste avant sa victoire en 1978. Rick Swenson l’a également fait plusieurs fois.
Personne ne s’attend à ce que Lance commette une erreur mais tant que ce n’est pas fini,.. ce n’est pas fini.

John Baker est lui aussi à White Mounain et on se rend compte que si on ôtait les 5 heures qu’il a perdu au-delà de Cripple, il apparaîtrait dans le groupe des prétendants à la victoire.

Ramey Smyth est arrivé à White Mountain avec un équipage apparemment en forme. Il a raconté qu’il avait perdu son attelage vers Golovin Bay. Il lui a couru après une heure durant vers Golovin et l’a heureusement retrouvé, à l’arrêt. Un grand coup de chance que les chiens n’aient pas pris la direction de White Mountain.

Comme l’écrit Gary Paulsen, c’est une fois qu’on a perdu son attelage qu’on est vraiment musher. Sans nul doute, Ramey était déjà un vrai musher avant cette mésaventure mais voilà la chose confirmée…

 

Mardi 16 mars :

Et de Quatre

Lance Mackey est arrivé à Nome à 14h59, avec 11 chiens. Il est le premier musher de l’histoire de l’Iditarod à décrocher successivement 4 victoires.
Lance en donne tout le mérite à ses chiens, particulièrement Marple, sa femelle de 3 ans, déjà récompensée du harnais d’or l’an dernier.

Mackey déclare avoir eu fort à faire avec quatre autres concurrents jusqu’à White Mountain. Et même là, le vainqueur de la Yukon Quest 2010, Hans Gatt, continuait à remonter sur lui.


Lance Mackey avec Rev et Marple sous l'arche de ronce à Nome

Mackey aura couvert la distance en 8 jours, 23 heures, 59 minutes et 9 secondes. Il est le second à passer sous la barre des 9 jours. Mais c’est toujours Martin Buser qui détient le record.

Mais personne n’avait encore remporté 4 titres successifs sur l’Iditarod. Lance Mackey se délcare déjà prêt à décrocher un cinquième victoire en 2011 !

 

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