La trace |
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Genre : |
Documentaire |
La Trace est un film sur le silence - pas seulement celui
des espaces infinis chers à Blaise Pascal mais celui d'un espace
blanc dans lequel la nature est reine. Ce silence dans lequel la caméra
capte les gestes de la vie quotidienne dans un lieu où l'homme
doit se plier aux lois de la nature pour survivre. Comme tous les bons
musiciens pour qui le silence fait partie intégrante du son,
Alain de Halleux joue sa partition en utilisant le moins possible la
parole des protagonistes de l'aventure (en off, au présent, comme
un journal personnel), filmant sans détours leur intimité
avec cette nature sauvage et cruelle qui les fascine, les excite et
qui leur échappe (l'épisode de la chienne qui met bas
six chiots, deux d'entre eux meurent à la naissance, l'un s'égare
et deux autres meurent de froid). La mise en scène privilégie
l'action, le faire sur le dire, les gestes sur la parole (Jacques ne
s'explique pas face caméra, on évite de nous parler de
son passé, seul le présent et les épreuves qu'il
impose est pris en compte). Ponctué par les voix off des participants,
comme un journal de bord qui éclaire les étapes de l'aventure,
les relations de maîtrise entre Jacques et les participants. La
mise en scène colle au sujet (de toute façon il n'y a
pas cinquante axes possibles), elle capte le mouvement des corps qui
bougent, s'impriment dans un espace vierge, accompagne les personnages
dans leur initiation. C'est comme une page blanche où viendrait
s'inscrire l'expérience de chacun au fur et à mesure que
le voyage, la quête se déroule. Les seuls objets qu'on nous montre en gros plans sont ceux dont on a besoin dans la vie courante pour survivre (se nourrir, se chauffer, dormir). L'enchantement du monde contre le désenchantement de la civilisation urbaine (loin des cités industrielles, de la ville quadrillée de rues, bétonnée de bureaux). La Trace est un film qui nous laisse rêveur, nous qui subissons un stress permanent, en nous laissant entrevoir qu'il existe une autre façon de gérer sa vie. Jacques est un guide, une sorte de stoïcien, de Zénon de Citium dont les aphorismes ponctuent le silence ou se perdent comme la buée d'une respiration qui s'évanouit dans le froid. "J'ai fait un choix, dit Jacques, eux, ils rêvent de ce type de vie." |
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Origine : |
Belgique | ||
Sortie en salles : | 1998 | ||
Sortie en DVD : | |||
Durée : |
52' | ||
Public : | ... | ||
Site: |
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Distributeur(s) : | ... | ||
Réalisateur : | Alain de Halleux et Olivier Pullinckx | ||
Intervenant : | Jacques Duhoux | ||
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